La liste généalogique de la famille :
•    JOSEPH ROUX (1682-1742)
C’est l’aïeul de la dynastie. Il est hydrographe à Marseille.
•    JOSEPH ROUX (1725-1793)
Hydrographe du roi, c’est l’un des fils du précédent.
Il tient boutique sur le port à l’angle du quai et de la rue Coin-de-Reboul. 
Il  est le premier à peindre et dessiner et c’est probablement  l’instigateur des « portraits de bateaux » qui vont donner à cette  famille une renommée mondiale. Il réalise également de nombreuses roses  de compas à l’aquarelle.
En 1764, il édite le « Recueil des  principaux plans de ports et rades de la mer Méditerranée extraits de ma  carte de douze feuilles dédié à Mongr le Duc de Choiseul, Ministre de  la Marine, gravé avec Privilège du Roy. Par son très humble serviteur  Joseph Roux, Hydrographe du Roi à Marseille ». L’ouvrage contient 121  planches en noir et blanc.
•    ANTOINE ANGE JOSEPH ROUX (1765-1835), communément appelé Antoine Roux.
C’est  l’un des six fils du précédent. Il reprend le métier d’hydrographe,  exécute des portraits de bateaux à l’aquarelle et devient mondialement  célèbre auprès des gens de mer.
Il débute sa carrière en réalisant  plusieurs reconstitutions de combats navals ainsi que divers ex-voto commandés, pour accomplir leur vœu, par des marins rescapés qui  les accrocheront ensuite sur les murs de leur église en remerciement  éternel.
Très tôt, Antoine Roux travaille dans la boutique paternelle  sur les quais du port de Marseille, où il est en contact permanent avec  les matelots et les navires venant des quatre océans. Très doué pour le  dessin, il passe la majeure partie de son temps à observer et dessiner  les nombreux bâtiments qui fréquentent le port.
La famille Roux  possède à Endoume (proche de Marseille) un « cabanon » au bord de la mer  baptisé « Montaudis ». C’est à cet endroit qu’Antoine commence à  remplir de nombreux carnets de croquis (dont on peut admirer plusieurs  au Peabody Museum de Salem aux Etats-Unis).
En 1789, la famille  n’ayant pas les idées révolutionnaires, elle s’exile un court moment en  Italie. Il est probable qu’à l’occasion de ce voyage, Antoine Roux ait  rencontré des peintres qui lui donnèrent des conseils sur l’aquarelle  car, dès l’année suivante, il crée un genre nouveau : le « portrait de  bateau ».
 Le succès est immédiat car la photographie est encore  inconnue. Armateurs, capitaines et matelots lui commandent une  reproduction de leur navire, représenté le plus souvent devant le port  de Marseille.
Le bateau est très fréquemment représenté sous deux  allures : en gros plan, vu par le travers tribord ou bâbord et en petit,  au second plan, vu navigant « tout dessus » à un cap différent. Dans  certains cas, le navire est présenté devant le port, en panne ou à  l’ancre, en attendant l’octroi, voire l’arrivée du peintre que le  capitaine a été cherché. 
La réputation d’Antoine Roux est grande :  les capitaines n’hésitent pas à faire un détour par Marseille afin  d’obtenir un portrait de leur navire. Cet engouement explique le fait  que l’on retrouve de nombreuses aquarelles dans les musées ou les  collections particulières du monde entier.
Antoine ROUX meurt en 1835, laissant trois fils, trois peintres de marine, comme lui, de grand talent.
•    ANTOINE MATHIEU ROUX, dit Antoine fils ainé (1799-1872), communément appelé Mathieu - Antoine Roux.
Tout comme son père qui fut son professeur, il est hydrographe et réalise à l’aquarelle des portraits de bateaux.
A  la mort de son père en 1835, il reprend la boutique familiale qu’il  transmettra à son fils François-Antoine Roux (1825-1897) qui sera  hydrographe mais, rompra la tradition en ce qui concerne la peinture.  C’est pourtant ce dernier qui héritera des aquarelles accumulées par la  famille. Le stock en est important du fait aussi que les périls de la  mer ne permettaient pas toujours aux marins et capitaines de venir  chercher le tableau commandé à la traversée précédente.
Le style  d’Antoine Roux est très proche de celui de son père et sa renommée est  aussi grande auprès des armateurs et des marins. Il réalise des ex-voto,  que l’on peut encore admirer à Notre-Dame-de-la- Garde à Marseille  ou à la Chapelle Sainte-Anne de Saint-Tropez. 
•    FREDERIC FRANCOIS JOSEPH ROUX (Marseille 1805 – Le Havre 1870), communément appelé Frédéric Roux.
C’est le deuxième fils, il est peintre, aquarelliste et dessinateur de marines.
En 1825, de passage à Marseille, Horace Vernet le remarque et lui propose de venir se perfectionner dans son atelier à Paris.
En  1827 sur commande, il exécute « L’album de marine du Duc d’Orléans ».  Cet ouvrage comporte 23 aquarelles représentant les différentes classes  de navires français. Un autre carnet de 40 aquarelles date de la même  époque : « L’album de l’admiral Willaumez ». Ces albums sont conservés  au musée de la Marine à Paris.
Après un voyage en Europe de l’Est et  jusqu’en Russie, il s’installe en 1830 au Havre où il tient une boutique  d’hydrographie, quai de Lamblardie.
Le succès auprès de la clientèle  d’armateurs et de capitaines de ce grand port est facile et les  commandes de portraits de bateaux affluent.
Il s’éteint en 1870 au Havre. 
•    FRANCOIS GEOFFROY ROUX (1811-1882),  communément appelé François Roux.
Comme  son père et comme ses frères, il est  peintre, aquarelliste et  dessinateur de marines, spécialisé dans les portraits de bateaux.
Ses  aquarelles sont très finement dessinées ; les détails de mâture, de  gréement ou d’accastillage sont parfaitement réalisés. Il était  certainement le plus consciencieux des trois frères et c’est  probablement lui le meilleur. On sent une grande aisance et un grand  naturel. Sa peinture est pleine de vie, elle fait vibrer, on voit le  mouvement. Pour un peu, on sentirait le vent !
La gîte du bâtiment,  la coordination des voiles et des manœuvres en fonction du vent, de sa  force et sa direction par rapport au cap est toujours rendue avec  perfection. Aucune erreur jamais ni dans les perspectives, ni dans les  allures. C’est un vrai marin.
Le jury parisien ne s’y trompera pas  lorsqu’il recevra, en 1875, la consécration de « peintre officiel de la  Marine » dont il sera pour toujours l’un des meilleurs. Comme on le sait  cette nomination donne le droit au peintre de prolonger sa signature  avec une petite ancre.
Les expositions :
En 1959 la  première exposition rétrospective des œuvres de la dynastie est  organisée au Penobscot Marine Museum de Seaport (Etats-Unis). Lincoln  Colcord annonce dans le catalogue : « Il est incontestable  qu’indépendamment de la belle qualité décorative de sa vaste production,  cette famille a laissé au monde une inestimable documentation des  navires et de la navigation de son époque sans équivalent dans  l’Histoire de la Marine».
Le Musée de la Marine à Paris a organisé  dans le passé différentes rétrospectives concernant en particulier les  peintres officiels de la Marine et, pour le plus grand plaisir de tous,  n’hésite pas à sortir régulièrement les Roux de leurs cartons !
Les musées :
Les  œuvres des peintres de la famille Roux sont exposées avec bonheur dans  de nombreux musées en France. Parmi ceux-ci peut-on citer Draguignan,  Honfleur, Marseille, Nice, Saint-Tropez, Toulon, Le Havre.
Une place  d’accueil particulière leur est faite au Musée de la Marine à Paris qui  possède, entre autres, 63 portraits de bâtiments de guerre de François  Roux.
A l’étranger, on recense en Europe divers musées dont  Greenwich, Londres, Madrid, Dubrovnik …Mais le plus grand nombre est  conservé aux Etats-Unis, à Mystic Seaport, Philadelphie et surtout au  Peabody Museum de Salem dans le Massachussets qui détient une quantité  impressionnante d’œuvres de la dynastie Roux.
